Alexeï von Jawlensky, Tête de femme « Méduse », Lumière et Ombre, 1923
Alexeï von Jawlensky Tête de femme 'Méduse', Lumière et Ombre, 1923
Huile sur carton 42 x 31 cm

Acquis en 1956   © ADAGP, Paris 2014 © Lyon MBA / Photo Alain Basset


 
Alexeï von Jawlensky

Tête de femme 'Méduse', Lumière et Ombre, 1923

À vous de voir

 
1Quelles sont vos premières impressions devant ce tableau ?
2Quels éléments attirent votre regard ?
Et pourquoi ?
3Repérez et qualifiez les formes, les lignes et les couleurs qui caractérisent cette face.
4Alexeï von Jawlensky a été fasciné par les icônes orthodoxes.
Qu’en a-t-il retenu pour cette œuvre ?
5Cette composition possède un double titre.
Quels éléments vous permettent de comprendre chacun d'entre eux ?

L’œuvre

Des lignes noires définissent et simplifient le contour et les traits d’un visage qui, bien que légèrement décentré, occupe toute la surface du tableau. L’œuvre témoigne de la fascination de Alexeï von Jawlensky pour les icônes orthodoxes qui, au-delà de la représentation, entendent rendre la présence même de la figure. Jawlensky emprunte à cet art le schématisme de la représentation, ainsi que la codification des traits du visage réduits à quelques signes essentiels : nez, sourcils, yeux en amandes et cheveux. L’association de couleurs pures et la juxtaposition de couleurs primaires et de leurs complémentaires confère à l’œuvre une certaine agressivité, accentuée par les yeux fixes de la figure. Si l’identification d’une tête de femme est possible par la suggestion de cheveux longs, la puissance de son regard rappelle le pouvoir hypnotisant de Méduse. Comme cette dernière, la peinture ne semble-t-elle pas posséder le pouvoir de pétrifier ceux qui osent la regarder en face ?

Cette œuvre témoigne des recherches menées par Alexeï von Jawlensky, à la charnière de deux cultures, du sacré et du profane, de l’image et de l’icône, qui s’enrichissent mutuellement dans une exploration de l’ombre et de la lumière.

Description du tableauExtrait de l'audioguide des collections

L’artiste

Alexeï von Jawlensky (Torschok, 1864 - Wiebaden, 1941), artiste russe.
Fils de militaire, Alexeï von Jawlensky commence une carrière de soldat tout en suivant des études artistiques. En 1896, il démissionne de l’armée et part pour l’Allemagne où il s’installe à Munich et rencontre Wassily Kandinsky. Lors de nombreux voyages, notamment en France, il découvre les œuvres de Paul Gauguin et de Vincent Van Gogh, mais également celles des nabis et des peintres fauves. Alexeï von Jawlensky opère alors une synthèse très personnelle de toutes ces influences pour trouver son propre style, qui se caractérise par des formes simplifiées et une grande importance accordée à la couleur. À partir de 1917, son œuvre se distingue par un attachement presqu’exclusif au thème du visage. L’artiste entreprend la série des Têtes mystiques et celle des Faces du Sauveur, toutes deux contemporaines de Méduse. Au cours des années 1930, malgré la persécution du régime nazi qui interdit ses œuvres, jugées « dégénérées » Alexeï von Jawlensky poursuit son travail avec, notamment, la série des Méditations (1934-1937), où il réalise des visages stylisés, réduits à quelques signes essentiels. En 1938, complètement paralysé, Alexeï von Jawlensky cesse de peindre et se consacre alors à ses mémoires.

L'œuvre dans son contexte

1919Traité de Versailles.
1919Fondation du Bauhaus, en Allemagne.
1922Arrivée de Mussolini au pouvoir en Italie. En 1925, la dictature fasciste est effective en Italie.
1923
Alexeï von JawlenskyTête de femme 'Méduse', Lumière et Ombre, 1923