Pierre Soulages, Peinture 181 x 244 cm, 25 février 2009
Pierre Soulages Peinture 181 x 244 cm, 25 février 2009
Acrylique sur toile en tryptique 181 x 244 cm

Acquis en 2011   © ADAGP, Paris 2014 © Lyon MBA / Photo Stéphane Degroisse


 
Pierre Soulages

Peinture 181 x 244 cm, 25 février 2009

À vous de voir

 
1Quelles sont les différentes nuances de noir qui composent cette œuvre ?
2Comment est traitée la surface picturale ?
Quels effets cela produit-il avec la lumière ?
3Pierre Soulages est très attaché au regard que le spectateur porte sur son oeuvre.
En présence de la composition, observez comment la peinture s'anime lorsque l'on se déplace.
4Cette oeuvre est un triptyque, c'est-a-dire une oeuvre composée de trois panneaux assemblés côte à côte.
Comment cette juxtaposition rythme-t-elle la vision ?

L’œuvre

Peinture 181 x 244 cm, 25 février 2009 dévoile un triptyque totalement envahi par la seule couleur noire, dont la texture et la matière jouent avec la lumière. Cette œuvre est représentative d’une nouvelle manière de peindre que Soulages développe à partir de 1979. Il lui donne le nom de noir lumière, puis d’outrenoir, « pour dire : au-delà du noir une lumière reflétée, transmutée par le noir. Outrenoir : noir qui, cessant de l’être, devient émetteur de clarté, de lumière secrète. Outrenoir : un champ mental autre que celui du simple noir. »

Dans cette œuvre, le panneau central est recouvert d’un noir brillant, tandis que les deux panneaux qui l’encadrent sont recouverts d’un noir mat. Une fois répandue de manière homogène sur l’ensemble de la surface, cette matière a été incisée horizontalement par une lame, lissant et rejetant l’excès de peinture sur les côtés. Les reliefs projettent des ombres sur la matière picturale brillante alors que, sur les panneaux latéraux, des sillons accrochent la lumière et animent ainsi la texture mate.

Ce jeu de contrastes et d’oppositions des qualités du noir, en fonction de l’état de la surface, est particulièrement sensible lorsque le spectateur se déplace devant la toile. Comme le rappelle l’artiste : « […] l’œuvre vit du regard qu’on lui porte. Elle ne se limite ni à ce qu’elle est, ni à celui qui l’a produite, elle est faite aussi de celui qui la regarde. »
Peinture 181 x 244 cm, 25 février 2009 renouvelle les recherches de l’artiste par l’utilisation, depuis 2004, de la peinture acrylique, dont le séchage plus rapide que l’huile permet de jouer sur les empâtements et les épaisseurs.

Extraits d'écrits de Pierre SoulagesPierre Soulages, Peinture 181 x 244 cm, 25 février 2009

 

L’artiste

Pierre Soulages (Rodez, 1919), artiste français
Très jeune, Pierre Soulages découvre l’art préhistorique et l’art roman qui le touchent profondément. En 1931, une visite de l’abbatiale romane de Conques décide de sa vocation de peintre. À partir de 1934, il réalise quelques tableaux de petit format, dont beaucoup représentent des silhouettes sombres d’arbres dénudés, évoquant le paysage hivernal des Causses de l’Aveyron.

En 1938, âgé de 18 ans, il se rend à Paris et suit des cours pour devenir professeur de dessin. Il prépare le concours d’entrée de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts mais, bien qu’admis, il refuse finalement de s’y inscrire. Il retient de son séjour parisien une visite au musée du Louvre et les expositions de Paul Cézanne et Pablo Picasso à la galerie Paul Rosenberg.

Mobilisé, puis démobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale, une période de clandestinité débute pour l’artiste qui devient viticulteur près de Montpellier. Ce n’est qu’au sortir de la guerre qu’il se consacre pleinement à la peinture. Ses œuvres sont abstraites et dominées par des couleurs sombres. Durant cette période, il crée également ses premiers brous de noix. L’utilisation de matières singulières se poursuit en 1948, quand le peintre réalise des  goudrons sur verre.

Au cours des années 1960 et 1970, de larges plages de couleur noire envahissent progressivement la surface de la toile et révèlent les éclats blancs du support, par un jeu de contraste. Parfois, la matière de couleur noire est frottée et raclée pour laisser deviner la présence d’ocre, de bleu ou de rouge appliqués préalablement en dessous.

En 1979, le peintre entame une nouvelle phase de son travail qui, à l’exception de la réalisation des 104 verrières de l’abbatiale de Conques entre 1987 et 1994, est largement dédiée à la peinture. Il crée des compositions fondées sur le recouvrement total de la toile par la couleur noire et sur la réflexion de la lumière selon les états de surface. L’artiste nomme cette nouvelle manière de peindre « noir lumière », puis « outrenoir ». Depuis, l’œuvre de Pierre Soulages décline les possibilités du noir et de la lumière.

En 2013, Pierre Soulages vit et travaille entre Paris et Sète.

Quizz

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L'œuvre dans son contexte

2001Attentats du World Trade Center (11 septembre).
2003Guerre en Irak.
2003La France s’opppose à l’unilatéralisme américain (Irak).
2009
Pierre SoulagesPeinture 181 x 244 cm, 25 février 2009