Mikhaïl Larionov, Portrait d’un athlète (Vladimir Bourliouk), 1910
Mikhaïl Larionov Portrait d'un athlète (Vladimir Bourliouk), 1910
Huile sur toile 132 x 104 cm

Acquis en 1967   © ADAGP, Paris 2014 © Lyon MBA / Photo RMN- René-Gabriel Ojéda


 
Mikhaïl Larionov

Portrait d'un athlète (Vladimir Bourliouk), 1910

À vous de voir

 
1Quels sont les éléments que le peintre met en avant dans ce portrait ? De quelle façon ?
2S'agissant du portrait d'un athlète, comment le peintre rend-il perceptible la notion de la force ?
3Quelles sont les couleurs de la chair du personnage ?
Pourquoi ?
4Quels sont les éléments qui entourent la figure ?
Contribuent-ils à la construction de l’espace ?
5Mikhaïl Larionov fait ici le portrait d’un ami peintre, engagé comme lui au sein de l’avant-garde russe. En quoi cette œuvre peut-être considérée comme emblématique de leur démarche ?

L’œuvre

Occupant toute la hauteur de la toile, le peintre Vladimir Bourliouk est représenté au centre de la composition, vêtu d’une simple chemise. Vu de trois quart et jusqu’à mi-jambe, son corps est cerné de noir. Les formes schématiques mises ainsi en valeur confèrent au personnage un aspect athlétique et sculptural. La chair est donnée à voir par des couleurs vives qui privilégient l’opposition de primaires et de complémentaires, notamment de rouge et de vert. Ces couleurs, tout comme celles de la chemise, ont été appliquées sur le support selon un geste rapide et appuyé.

Au bas de la composition, la toile laissée en réserve fait apparaître ce qui semble être un tapis. Situés derrière le corps de Vladimir Bourliouk, ces détails ne contribuent pas à créer un espace illusionniste qui se développerait en profondeur, mais participent au contraire à affirmer sa planéité.

Quant à l’haltère, il évoque de manière détournée la passion de Mikhaïl Larionov et de ses amis pour la boxe, et suggère peut-être une comparaison de l’acte pictural à une épreuve de force.

Portrait d’un athlète compte parmi les œuvres exposées par Mikhaïl Larionov à l’exposition Valet de Carreau, qui s’est tenue à Moscou durant l’hiver 1910-1911.

L’artiste

Mikhaïl Larionov (Tiraspol, 1881 - Fontenay-aux-Roses, 1964), artiste français, d’origine russe.
Formé de 1898 à 1910 à l’École des beaux-Arts de Moscou, Mikhaïl Larionov gagne Paris en septembre 1906, pour participer au montage de la section russe du Salon d’Automne. Au cours de ce séjour, il découvre les œuvres de Paul Gauguin et celles des peintres fauves.

Peu après son retour en Russie, Mikhaïl Larionov se libère des influences impressionniste et néo-impressionniste qui marquaient jusqu’à présent ses compositions pour rejoindre les recherches des fauves et des expressionnistes allemands. Son vocabulaire se caractérise alors par l’emploi de couleurs pures, vives et contrastées. Appliquées rapidement et de manière abrupte, celles-ci définissent des formes amples, massives, soulignées par un cerne.

Par la suite, l’artiste se met en quête de sources d’inspiration essentiellement russes : gravures populaires sur bois (louboks) et enseignes de commerces. Rejetant ainsi les conventions académiques au profit d’une culture populaire, il participe à définir le néo-primitivisme, dont il est, à partir de 1908, considéré comme le chef de file, avec sa compagne, Natalia Gontcharova.

En 1912, Mikhaïl Larionov devient le représentant d’un nouveau mouvement pictural intitulé le rayonnisme et  l’un des pionniers de l’abstraction. En 1915, il quitte la Russie, pour s’installer définitivement en France en 1917, où il travaille pour les Ballets russes de Serge Diaghilev.

L'œuvre dans son contexte

1905Première révolution russe.
1905Salon d’Automne au Grand Palais, l’exposition marque le début du fauvisme.
1907Picasso peint « Les Demoiselles d’Avignon ».
1910
Mikhaïl LarionovPortrait d'un athlète (Vladimir Bourliouk), 1910